"Peut-on vraiment aimer sans se dire les choses ?" C'est une des questions qui revient souvent dans mon cabinet. Peut-être que pour vous le silence est devenu un invité trop fréquent et trop lourd dans votre couple. Ce n'est pas le silence de la sérénité, celui qui apaise, mais celui qui pèse, qui isole, le mur invisible qui s'est dressé entre vous. Je vous vois, vous et votre partenaire, parfois assis l'un à côté de l'autre, chacun prisonnier d'un monologue intérieur où les mots qui devraient être dits s'enferme dans un silence. Je suis Jérémie Bessard, Thérapeute de couple et Sexothérapeute, et si je peux vous dire une chose, vous n'êtes pas seuls. Et il y a un chemin pour que la parole circule à nouveau entre vous.
Le silence dans un couple est rarement vide. Il est rempli de peur, de rancœur ou de l'épuisement de ne pas se sentir entendu. C'est l'émotion non exprimée qui se transforme en carapace. Quand on choisit le non-dit, ce n'est pas par désintérêt ; c'est souvent par une forme de protection malhabile. On se dit : "Si je parle, il va se fâcher", "Si j'avoue ma blessure, elle va me trouver faible", ou pire, "Ça ne sert à rien, de toute façon, ça ne changera rien".
Ce que j'observe, c'est que derrière le non-dit se cache un besoin fondamental : le besoin d'être vu et accepté tel que l'on est. Le silence agit alors comme un poison lent. Il nourrit la distance et le ressentiment. Le non-dit d'aujourd'hui devient la crise de demain. Il crée un espace d'interprétation où chacun imagine le pire sur l'autre, se sent jugé ou incompris, amplifiant la solitude au sein de la relation.
Briser le cercle vicieux du non-dit : sortir des dynamiques inconscientes pour mieux communiquer
Je me souviens d'Éloïse* et Sébastien*, un couple dans la quarantaine. Leur problème n'était pas la dispute, mais l'absence de celle-ci. Un quotidien policé, des échanges cordiaux, mais une intimité émotionnelle glaciale. Éloïse retenait sa frustration face à la surcharge mentale à la maison, persuadée que Sébastien ne la verrait jamais vraiment. Sébastien, de son côté, s'enfermait dans le silence dès qu'un désaccord pointait, craignant de reproduire les scènes de dispute violentes de son enfance. Le silence était devenu leur refuge... et leur tombeau. Leur relation était étouffée par cette accumulation de mots jamais prononcés.
Mon travail de thérapeute de couple n'est pas de vous donner des recettes miracles, mais de vous aider à devenir les archéologues de votre propre relation, à déterrer les trésors et les blessures enfouis. Ma démarche est articulée autour de trois étapes essentielles, pour passer de la stagnation à une communication authentique et durable :
Étape 1 - Comprendre le passé et les racines inconscientes de vos silences :
C'est l'étape de l'exploration intime. Nous allons éclairer les dynamiques inconscientes qui dictent vos réactions. Pourquoi Sébastien se tait-il systématiquement face au conflit ? Pourquoi Éloïse se sent-elle si vite illégitime dans ses besoins ?
Bien souvent, vos schémas de communication (ou de non-communication) sont un reflet direct de votre histoire personnelle. Nous explorons la façon dont les objets primaires (vos parents, vos premières relations) ont modelé votre attente de l'amour et de l'échange.
- Le concept de répétition : nous avons tendance à rejouer, inconsciemment, des scènes de notre enfance. Le partenaire devient, à son insu, l'acteur d'une pièce que vous avez déjà vécue. Peut-être que le silence de votre partenaire réactive la peur de l'abandon que vous avez ressentie enfant, vous poussant à le harceler pour parler, ce qui le fait se taire encore plus. C'est le cercle vicieux de la prophétie auto-réalisatrice.
Questions pour vous, à méditer :
- "Quand je me tais, quelle peur est-ce que j'essaie d'éviter ?".
- "Quand mon/ma partenaire se tait, à quelle situation de mon passé cela me renvoie-t-il ?".
- "Quel rôle mes parents/famille jouaient-ils avec les silences et les non-dits ?".
Comprendre ces racines, c'est déjà commencer à se libérer de leur emprise.
Étape 2 - Agir au présent pour changer concrètement les dynamiques de communication :
Une fois que les racines sont comprises, il est temps d'agir concrètement. On ne change pas une dynamique vieille de plusieurs années avec une simple bonne intention. Il faut des outils et de la stratégie.
C'est là que j'utilise des leviers précis. L'objectif est de briser le cercle vicieux du silence et de l'interprétation.
- Le cadre de l'échange : Souvent, c'est le comment on parle, et non le quoi, qui pose problème. Il faut modifier la règle du jeu. Je vous propose un exercice : fixez 30 minutes, deux fois par semaine. Pendant 15 minutes, l'un parle sans être interrompu. L'autre écoute activement. Le sujet n'a pas d'importance au départ, seule la forme compte. C'est un exercice qui force à l'écoute sans défense, un espace où le non-dit peut s'exprimer sans jugement immédiat.
- La formule de l'émotion : pour Éloïse et Sébastien, nous avons travaillé sur la transformation du reproche en expression du besoin. Au lieu de dire : "Tu ne fais jamais rien à la maison !" (reproche accusateur), Éloïse a appris à dire : "Quand je vois le désordre s'accumuler, je me sens débordée et non soutenue. J'aurais besoin que nous définissions ensemble une répartition claire des tâches". (émotion + besoin). C'est le passage de la critique à la vulnérabilité.
Ces exercices sont des petits pas qui créent de nouvelles habitudes et prouvent au cerveau que parler est possible et parler est sécurisant.
Étape 3 - Construire l'avenir afin de pérenniser votre communication et l'autonomie du couple :
Le travail ne s'arrête jamais vraiment, car la relation est un organisme vivant. L'étape finale, c'est de vous donner l'autonomie et les réflexes pour que les non-dits d'hier ne reviennent jamais vous hanter.
Il s'agit de cultiver la proactivité dans la communication, de ne pas attendre que le silence s'installe pour réagir, mais d'anticiper la saturation émotionnelle.
- Le "baromètre émotionnel" : chaque soir, prenez une minute pour partager, non pas les événements de la journée, mais votre météo intérieure. Sur une échelle de 1 à 10, quel est votre niveau de stress, de bonheur, de fatigue ? Et pourquoi ? C'est une prise de température émotionnelle qui permet de prévenir les explosions et d'offrir le soutien avant que l'épuisement n'installe le silence.
- L'Art de la réparation : la communication ne sera jamais parfaite. Il y aura des mots qui dépassent, des non-dits qui persistent. L'important est de développer une capacité de réparation rapide. L'exercice est simple : après une dispute ou un silence prolongé, l'un des partenaires doit initier la réconciliation en disant : "Je vois que le silence est lourd. Qu'est-ce que nous pourrions faire pour nous reconnecter maintenant ?" C'est une invitation à la responsabilité mutuelle, un engagement à ne pas laisser les blessures ouvertes.
Éloïse et Sébastien ont compris que leur vision d'avenir (une famille sereine, un projet immobilier), ne serait possible que s'ils brisaient le mur du silence. Aujourd'hui, ils pratiquent le "baromètre émotionnel et ont réintroduit l'humour et la légèreté dans leur communication, ce qui était impossible avant. Ils ont appris que l'amour n'est pas l'absence de problèmes, mais la volonté commune de les affronter avec des mots.
Votre couple mérite une voix : le chemin vers une intimité renouvelée
Le silence dans le couple est un cri. C'est le signe qu'une partie de vous ou de votre relation demande à être vue, entendue, et libérée. Retrouver la parole, c'est retrouver le chemin vers l'intimité profonde. C'est accepter que la vulnérabilité est une force, et que dire "j'ai peur" ou "j'ai besoin" est l'acte d'amour le plus courageux.
Si ces mots résonnent en vous, si vous vous reconnaissez dans l'histoire d'Éloïse et Sébastien, sachez qu'il est toujours temps de changer la narration de votre couple. L'amour est là, sous la poussière des non-dits. Il suffit de souffler doucement, ensemble, pour qu'il se révèle à nouveau.
Votre couple mérite une voix. C'est pourquoi je vous offre une première consultation de 30 minutes, gratuite et sans engagement, en visio.
Il ne s'agit pas d'une simple prise de renseignements. C'est l'occasion de prendre une parenthèse d'intimité et de vérité, où nous pouvons enfin déposer les masques et les armures.
Durant ces 30 minutes, nous allons :
✔ Déposer ce qui pèse vraiment. Mettre des mots, enfin, sur cette tension sourde ou ces non-dits qui se sont immiscés dans votre quotidien.
✔ Éclairer les dynamiques invisibles. Nous allons doucement explorer ce qui se joue sous la surface de vos conflits ou de votre distance.
✔ Sentir si mon accompagnement vous parle. Échanger sur la manière dont je peux vous guider et trouver la voie qui résonne le plus avec votre histoire.
À la fin de cet échange, que l'on soit amené par la suite à travailler ensemble ou pas, vous repartez avec : une écoute bienveillante, une première clé de lecture de votre situation, et des pistes concrètes pour enclencher un cheminement de transformation profonde, si vous le souhaitez.
Vous sentez encore l'hésitation ?
C'est normal. Le changement fait peur. On se demande : "Suis-je prêt(e) à regarder ce qui fait mal ? Ai-je le droit de m'accorder ce souffle ?"
L'hésitation, c'est souvent la voix de vos peurs profondes qui essaient de vous protéger. Mais si on l'écoute trop, on reste paralysé dans une situation qui, elle, ne fait qu'empirer.
Imaginez ce sac à dos de souffrances et de non-dits que vous portez. Mon invitation, c'est de vous autoriser à le déposer doucement. N'attendez pas que son poids devienne insupportable.
Il n'y a pas de moment "parfait", il n'y a que ce premier pas, courageux, vulnérable et sincère.
Je vous propose de le faire avec moi. Venez vous autoriser à vous retrouver, avec plus de légèreté, de vérité et d'amour.
Prenez votre rendez-vous de 30 minutes. Nous ferons ce premier pas ensemble !
*Afin d'illustrer mes propos, j'ai choisi de vous partager quelques extraits de l'histoire d'Éloïse et Sébastien, un couple que j'ai eu le privilège d'accompagner. Bien entendu, les extraits sont partagés avec leur accord et dans le respect de leur confidentialité (les prénoms ont été modifiés).
Jérémie Bessard.
