Peut-être que votre cœur porte un poids que l'on nomme souvent avec une simplicité déconcertante : la peur de l'abandon. Je vous invite à prendre une grande inspiration, à vous asseoir confortablement et à faire de cet instant un moment de vérité. Je vous propose d'éclairer sur ce qui peut, parfois, rendre l'amour si douloureux.
L'Ombre de la peur : quand l'amour se crispe
Avez-vous déjà ressenti cette tension lancinante ? Ce moment où, même au creux de votre foyer, avec l'être aimé à vos côtés, une petite voix s'insinue, une ombre glaciale, vous murmurant : "Et s'il/elle s'en allait ?". Cette peur, elle est universelle, et elle est légitime. Elle n'est pas un signe de faiblesse, mais plutôt la cicatrice d'une blessure ancienne, qui se réveille dès que le lien devient précieux.
Ce n'est pas juste la peur de la solitude ; c'est la peur profonde de la rupture du lien vital. Lorsque la peur de l'abandon s'installe dans le couple, elle crée un déséquilibre :
- Chez celui qui a peur : elle se traduit souvent par de l'hypervigilance, un besoin d'être rassuré(e) sans cesse, des tentatives de contrôle, ou, paradoxalement, un retrait pour "quitter avant d'être quitté(e)". On se sent épuisé(e) de tout donner ou, au contraire, coupable de tout retenir. La moindre absence, le moindre silence, est interprété comme un signe avant-coureur de la catastrophe.
- Chez le/la partenaire : cette anxiété constante génère une pression énorme. Il/elle peut se sentir étouffé(e), jugé(e) inefficace dans sa tentative de réconfort, ou pire, il/elle finit par prendre de la distance, renforçant involontairement la peur initiale. C'est un cercle vicieux infernal où l'amour, au lieu d'être un refuge, devient un champ de bataille émotionnel.
Étude de cas : l'histoire d'un couple ligoté par la peur
Laissez-moi vous raconter l'histoire de Paul* et Sophie*. Ils ont la trentaine, deux enfants et leur quotidien est miné par de petites guerres invisibles.
Sophie, en apparence forte et autonome, était intérieurement terrorisée par l'idée que Paul, cadre dynamique souvent en déplacement, ne finisse par la quitter pour une vie "plus légère". Ses messages se multipliaient pendant ses voyages : "Tout va bien ? Tu ne rentres pas trop tard ? Tu penses à nous ?". Des questions qui, pour elle, étaient des bouées de sauvetage.
Pour Paul, ces questions se muaient en menottes. Il se sentait jugé, non pas sur son amour, mais sur sa capacité à "rester là". Il finissait par mentir sur son heure de retour, par éviter de mentionner des collègues féminines, juste pour ne pas déclencher une crise. La distance qu'il cherchait pour respirer était perçue par Sophie comme une preuve de son désengagement. Plus il s'éloignait pour se protéger, plus elle s'accrochait par peur.
Ils sont arrivés en consultation, épuisés, persuadés de ne plus s'aimer, alors que l'amour était là, ligoté par la peur. C'est un scénario classique, une danse destructrice que nous avons pu démonter ensemble.
Mon approche thérapeutique : 3 étapes pour passer de la blessure à l'autonomie
Ma conviction profonde, c'est que pour dénouer le présent, il faut accepter de regarder le passé, d'agir concrètement aujourd'hui et de bâtir un avenir intentionnel. C'est le chemin que je propose aux couples, et que Paul et Sophie ont choisi d'emprunter.
Étape 1 - Comprendre le passé (la prise de conscience) :
L'urgence n'est pas d'arrêter la peur, mais de la comprendre. D'où vient cette voix qui crie au loup ? Derrière la peur de l'abandon dans le couple, on trouve souvent une histoire de vie où le lien, justement, n'était pas fiable ou stable.
Peut-être avez-vous vécu le départ prématuré d'un parent, l'indisponibilité émotionnelle d'un autre, ou une rupture traumatisante. Sans le vouloir, nous rejouons ces scènes dans nos relations adultes. Pour Sophie, par exemple, nous avons découvert le souvenir d'un père souvent absent. Inconsciemment, Paul est devenu la figure paternelle dont le départ est attendu, une sorte de prophétie auto-réalisatrice. C'est le transfert des enjeux passés sur le partenaire actuel.
Je vous invite à vous poser ces questions :
- "Quand et avec qui ai-je ressenti cette même intensité de peur pour la première fois ?"
- "Qu'est-ce que je demande réellement à mon/ma partenaire ? Est-ce de m'aimer, ou de réparer une blessure qui n'est pas de son fait ?"
Étape 2 - Agir au présent (changer concrètement les dynamiques) :
Une fois la conscience posée, il faut des outils. C'est l'heure de changer la danse. Nous passons alors à des outils très concrets. Le but est de casser le cercle vicieux de la demande-retrait :
- Pour celui/celle qui demande la proximité : nous travaillons sur le recadrage cognitif pour identifier la pensée catastrophiste, par exemple : "S'il ne répond pas, c'est qu'il m'abandonne", et la remplacer par une pensée alternative et réaliste. L'exercice stratégique peut être de limiter intentionnellement la fréquence des messages de vérification, comme Paul et Sophie, pour reprendre le contrôle sur l'anxiété.
- Pour celui/celle qui s'éloigne : j'encourage à des actions concrètes de réassurance. Paul a, par exemple, mis en place une prescription de symptôme en s'engageant à envoyer un message défini et concret par jour non pas quand il en avait envie, mais systématiquement. Il échangeait de la sécurité intentionnelle contre de la demande anxieuse.
Étape 3 - Construire l'avenir (l'ancrage durable) :
Mon objectif n'est pas de vous rendre dépendants de la thérapie. Les actions d'aujourd'hui doivent devenir les habitudes saines de demain. Il s'agit maintenant de pérenniser ce travail et de redéfinir la relation :
- L'alliance de sécurité mutuelle : les couples apprennent à créer des rituels conscients qui ancrent leur lien. Paul et Sophie ont sanctuarisé le premier week-end après chaque déplacement pour un moment à deux, créant une attente positive, une vision partagée, qui remplaçait l'attente anxieuse.
- La dé-fusion émotionnelle : l'objectif ultime est que chacun reprenne la responsabilité de son propre bien-être. C'est la fin du cœur à cœur symbiotique pour une relation de deux êtres entiers et autonomes.
Je vous propose un exercice :
- Chaque soir, noter trois choses pour lesquelles on est reconnaissant dans la relation et trois choses qui ont été faites seul(e) dans la journée et qui ont apporté de la satisfaction. Cela renforce l'idée que le couple est un enrichissement, et non une nécessité vitale au sens le plus angoissant du terme.
Oser l'amour libre : dépasser la peur pour aimer mieux
La peur de l'abandon est une histoire que votre corps et votre cœur racontent. Mais elle n'est pas votre destin. Ce que je vois en consultation, c'est que l'amour ne meurt pas par manque de sentiments, mais par manque de sécurité émotionnelle. La bonne nouvelle, c'est que cette sécurité, elle se construit, brique par brique, avec conscience, courage, et une vulnérabilité assumée. Le chemin pour Paul et Sophie n'a pas été instantané, mais il a permis de transformer leur amour, de le rendre plus adulte, plus conscient. Ils ont compris que la vraie sécurité ne vient pas de l'absence de menace, mais de la confiance dans la capacité du couple à traverser l'incertitude.
Si l'histoire de Sophie et Paul a fait vibrer quelque chose en vous, si vous sentez que cette petite voix de la peur est en train de prendre trop de place, sachez qu'il y a une main tendue. Nous pouvons, ensemble, décoder l'histoire que votre couple est en train de rejouer et réécrire le scénario. Le désir de changement est là, mais je sais qu'il s'accompagne souvent d'hésitations. Franchir le cap d'un travail sur soi ou sur son couple demande un vrai courage. C'est pourquoi je vous offre une première consultation de 30 minutes, gratuite, en visio.
Ce n'est pas qu'une simple prise de renseignements. Que nous choisissions de travailler ensemble par la suite ou non, ces 30 minutes sont un moment précieux pour :
✔ Déposer ce qui pèse vraiment. Mettre des mots, enfin, sur cette tension sourde ou ces non-dits qui se sont immiscés dans votre quotidien.
✔ Éclairer les dynamiques invisibles. Nous allons doucement explorer ce qui se joue sous la surface de vos conflits ou de votre distance.
✔ Sentir si mon accompagnement vous parle. Échanger sur la manière dont je peux vous guider et trouver la voie qui résonne le plus avec votre histoire.
Vous sentez encore l'hésitation ?
C'est normal, l'hésitation, c'est souvent la voix de vos peurs profondes qui essaient de vous protéger. Mais si on l'écoute trop, on reste paralysé dans une situation qui, elle, ne fait qu'empirer. Imaginez ce sac à dos de souffrances et de non-dits que vous portez. Mon invitation, c'est de vous autoriser à le déposer, n'attendez pas que son poids devienne insupportable. Il n'y a pas de moment "parfait", il n'y a que ce premier pas, courageux, vulnérable et sincère. Je vous propose de le faire avec moi. Venez vous autoriser à vous retrouver, avec plus de légèreté, de vérité et d'amour !
Votre présence est un engagement envers vous-mêmes. C'est un moment que je vous réserve avec soin et votre présence est une preuve de ce courage que je vois en vous. Pour honorer votre démarche et garantir que cette première consultation soit un moment décisif, je vous invite à prendre un instant pour répondre à ces trois questions fondamentales. Elles nous permettent de nous assurer ensemble que vous êtes prêt(e) à vous engager dans un travail de fond et que mon approche est la bonne pour vous :
- Quel est le coût émotionnel de votre situation actuelle ?
- Qu'attendez-vous réellement de cet accompagnement ?
- Êtes-vous prêt(e) à vous investir en temps, en énergie et en argent pour transformer durablement votre relation ?
*Afin d'illustrer mes propos, j'ai choisi de vous partager quelques extraits de l'histoire de Sophie et Paul, un couple que j'ai eu le privilège d'accompagner. Bien entendu, les extraits sont partagés avec leur accord et dans le respect de leur confidentialité (les prénoms ont été modifiés).
Jérémie Bessard

